trop peur d'octobre, le texte
A La Panne
Le vent ne souffle plus
Le vent n’est plus
Ni beau ni fort
L’eau salée s’éloigne de mes pieds
Un soleil glorieux ribote sur le sable
Enflamme chaque grain
Qui siffle et me siffle
« Quelle est chaude cette terre »
Stupeur d’octobre
Climat d’ailleurs
Un pêcheur, tête rouge sertie dans le caoutchouc jaune :
« Dix ans, monsieur, et je lance ma ligne du premier
La digue, fini !
Observe la plage,
Une brume de signes troublants,
Des formes trop métriques,
Des poissons parenthèses,
Des méduses qui transpirent,
Tout cuit dans les vagues
Tu comprends
Hein, Monsieur
Trop chaud pour octobre»
Plus de vent sur La Panne
Ni beau ni fort
Mort et naissance de Vénus
L’élue ensablée
Bikini gonflé d’arêtes
Temple d’un soleil tueur
Climax ici
Climat d’ailleurs
Sont-ils de bois ces éléphants ?
Ni beaux ni forts
Empaquetés dans le cellophane
Mis en remorque
Quelle peur les presse
De fuir La Panne
Et sa torpeur d’octobre ?
Ni beaux ni forts
Juste déplacés